Former à distance

L’enseignement à distance : qu’est-ce que c’est ?

Nous confondons ici à dessein enseignement à distance et e-learning, ce dernier étant “l’utilisation des nouvelles technologies du multimédia et de l'Internet afin d'améliorer la qualité de l'éducation et de la formation à travers l'accès à distance à des ressources et des services, ainsi qu'à des collaborations et des échanges.” (définition trouvée sur le portail http://eduscol.education.fr/).

Les idées, outils et contenus que nous proposons sur Edkit se rapportent tous à l’enseignement à distance à l’aide d’outils numériques. 

Pour comprendre ce qu’est l’enseignement à distance, il faut commencer par dire ce qu’il ne doit pas être, c’est-à-dire une adaptation à distance de ce qui se fait en présentiel. Quand on est habitué à concevoir des cours en présentiel, il peut être tentant de chercher les moyens de faire la même chose, mais sans être physiquement avec ses élèves.

Or, c’est précisément ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut que les cours à distance soient suivis et efficaces. L’apprentissage à distance se base sur l’utilisation des outils numériques dans le but de faire progresser les apprenants - pas sur les moyens de pallier la distance en se filmant en train de faire un cours devant un tableau blanc. C’est lorsqu’on réfléchit aux possibilités propres au numérique que la question de l’enseignement à distance devient véritablement intéressante. 


Pour en savoir plus : http://sydologie.com/2019/03/un-e-learning-trop-mortel-jadore-mais-cest-quoi/

L’enseignement à distance : quels avantages ?

L’enseignement à distance peut être considéré comme une modalité d’apprentissage à part entière - et non simplement comme un moyen de se substituer au présentiel - puisqu’il offre plusieurs avantages :

  • il permet de personnaliser l’enseignement de manière extrêmement fine. L’exemple le plus évident est celui de l’évaluation diagnostique : on teste l’apprenant au début du dispositif pour définir son niveau de connaissances afin de lui proposer un contenu adapté.
  • les parties asynchrones peuvent être suivies à tout moment : l’utilisateur suit le dispositif à son rythme.
  • il propose une infinie variété de médias.
  • il permet à l’apprenant d’approfondir en direct les points qui l'interpellent ou l’intéressent : l’e-learning n’est pas déconnecté des contenus existant sur internet, et doit constituer une porte d’entrée vers des contenus pertinents.
  • les contenus peuvent rester disponibles indéfiniment.

L'enseignement à distance : quels inconvénients ?

Évidemment, l’enseignement à distance présente plusieurs inconvénients :

  • il nécessite d’avoir le matériel adéquat : un ordinateur (ou une tablette, ou un smartphone pourquoi pas) et une connexion internet de qualité.
  • l’apprenant n’étant pas captif, le risque de déconnexion est fort ! Une attention toute particulière doit être apportée au fait de capter l’attention de l’utilisateur
  • il est, pour les parties asynchrones du moins, solitaire - ce qui peut être un avantage selon les profils !
  • il ne permet pas de savoir si l’utilisateur est bien celui qu’il prétend être.

Le principal inconvénient est certainement la difficulté de conception : l’élaboration d’un dispositif d’enseignement à distance efficace repose sur un véritable travail d’ingénierie pédagogique. Il faut se poser les bonnes questions avant de commencer !

Qu’est-ce qu’on peut faire avec des élèves à distance ?

Si l’on n’est pas habitué à concevoir des dispositifs d’apprentissage à distance, on peut légitimement se poser la question ! D’abord, il faut garder à l’esprit qu’on ne peut pas faire à distance ce que l’on fait en présentiel. Il va falloir passer par d’autres modalités (sinon ça ne fonctionnera pas), et c’est bien là tout l’intérêt de l’exercice. Encore une fois, si c’est pour se filmer en train de faire cours, ce n’est pas la peine. 

Premier point à prendre en compte : l’enseignement-apprentissage à distance peut être synchrone ou asynchrone. On parle d’activités synchrones lorsque l’apprenant peut échanger en temps réel avec ses pairs ou avec le professeur. C’est le cas pour les classes virtuelles, par exemple. A l’inverse, une activité est dite asynchrone si elle peut être réalisée à tout moment par l’apprenant, sans qu’il ait besoin d’être en relation immédiate avec un professeur ou un autre apprenant. Un QCM, par exemple, est asynchrone : il n’a pas vocation à être corrigé en temps réel. Un dispositif e-learning peut être synchrone, asynchrone, ou bien mélanger les deux modalités. Il vous faudra choisir ce qui convient le mieux à votre contexte et à vos contraintes.

Deuxième chose à savoir, tout dispositif d’apprentissage à distance est constitué de plusieurs grains pédagogiques, c’est-à-dire de plusieurs ressources indépendantes. Une vidéo à regarder, un mini-jeu à réaliser, un PDF à consulter, un questionnaire à remplir, etc. sont des grains pédagogiques. En fonction des ressources que vous aurez à disposition et - peut-être - de celles que vous imaginerez et concevrez, il vous faudra donc articuler tous ces grains pédagogiques de façon cohérente pour construire un véritable parcours pour vos apprenants.

Pour vous donner des idées, voici pêle-mêle quelques exemples de ce que vous pouvez proposer à vos élèves :

des activités (pour qu’ils aient des choses à faire !) :

  • apprendre avec des mini-jeux : memory, drag’n’drop, appariement, etc.
  • concevoir eux-mêmes des documents : présentations, fiches mémo, schémas, diaporamas, etc.
  • enrichir un contenu : schémas à compléter, vidéos ou documents à annoter,
  • s’évaluer avec des QCM ou questionnaires en tout genre

des ressources à consulter :

  • vidéos (en prise de vue réelle, dessinées, interactives, etc.)
  • schémas, graphiques, infographies
  • podcasts
  • tutoriels

Vous retrouverez dans la partie “outils” des conseils et des applications qui vous permettront de mettre en place ces activités, de concevoir des ressources, ou encore de trouver de contenus prêts à l’emploi.

Quelles questions faut-il se poser avant de commencer à concevoir un dispositif d’apprentissage à distance ?

Posez-vous les bonnes questions pour vous faciliter la tâche !

  • “profil numérique” des apprenants : quelles sont les habitudes numériques de mes apprenants ? de quel matériel disposent-ils ? combien de temps peuvent-ils passer devant un écran ? quel est leur niveau de maîtrise des outils numériques ? sauront-ils ouvrir un compte si besoin, naviguer sur une plateforme, trouver les bonnes informations, faire une recherche, etc. ?
  • objectifs : quels sont précisément mes objectifs pédagogiques (sachant qu’ils doivent être réalistes) ? faire découvrir une notion ? approfondir un point déjà abordé ? consolider un savoir par des activités de mémorisation par exemple ? Les objectifs peuvent être très divers : l’e-learning offre un large éventail de solutions !
  • combien de temps (côté apprenant) va durer le dispositif (voir les principes de bases) ? Dois-je restreindre l’accès ?
  • l’ordre des différentes parties de l’e-learning est-il libre ou contraint ? quelle est la progression pédagogique envisagée ?
  • quelles sont les ressources existantes ? il est possible que du contenu de qualité soit déjà à disposition sur internet - il serait dommage de s’en priver !

Quels sont les principes de base à respecter pour faire de l’enseignement à distance ?

Créez une communauté (le groupe classe par exemple) afin que les élèves n’aient pas le sentiment de se retrouver seuls face au dispositif. Ils doivent avoir la possibilité d’échanger et d’interagir, voire de véritablement collaborer, à distance, pour réaliser des rendus collectifs.

Mettez l’élève en action
et sollicitez-le par des interactions nombreuses, des activités à réaliser, des rendus à préparer, etc. On n’apprend pas en restant passif devant un écran : il faut pouvoir s’exercer, faire des essais, des erreurs, construire des documents, manipuler le contenu, etc. Et c’est justement une des possibilités offertes par le numérique.

Limitez la durée des modules et activités : capter l’attention à distance est un défi ! Fragmentez votre contenu en grains pédagogiques d’une durée maximale de 10 minutes. C’est court, mais si les objectifs pédagogiques sont réalistes et les médias et activités efficaces, c’est très adapté ! 

Variez au maximum les médias utilisés : vidéos, mini-jeux, animations, schémas à construire, scrolling, drag’n’drop, etc. sont autant de ressources à combiner pour capter l’attention du formé et lui faciliter la tâche. L’objectif n’est ni la « gamification » pour la forme, ni la promotion du zapping : il s’agit de s’adapter aux contraintes de l’apprentissage à distance pour en tirer le meilleur profit possible et encourager les apprenants à suivre l’ensemble de la formation.

Pour en savoir plus : http://sydologie.com/2018/10/les-10-commandements-dun-e-learning-rate/

Comment s’y prendre concrètement ?

En amont :

  • Récupérer les contacts des élèves ou de leurs parents
  • Faire le point sur les moyens disponibles pour chacun : est-ce que tous les élèves ont accès à internet ? à quelle fréquence ? de quel matériel disposent-ils ? etc. Le type de dispositif à mettre en place en dépend : il faut faire en sorte que personne ne soit exclu !
  • Définir les objectifs pédagogiques
  • Faire le point sur les ressources à disposition et les ressources à créer - et sur les moyens de les créer : pas de panique, Edkit a été conçu justement pour vous aider !
  • Définir les modalités d’apprentissage auxquelles vous allez avoir recours : répartition des temps et activités synchrones et asynchrones, planning des ressources à créer et à diffuser, etc. Planifiez les actions à faire sur une semaine par exemple.
  • Préparer la communication avec les élèves et entre eux : par quels moyens je m’adresse à eux ? à quelle fréquence ? etc., ainsi que la mise en ligne
  • Préparer les modes d’évaluation des élèves

Vis-à-vis des élèves :

  • Créer la communauté d’apprenants et poser les règles communes de travail (comment communiquer, à quelle fréquence, etc.)
  • Définir un planning des activités : que doivent-ils faire, comment doivent-ils le faire, combien de temps ont-ils, quelles sont les modalités de travail (seul ou en groupe), etc. ? Quelle est la fréquences des évaluations ?
  • Piloter le dispositif, notamment : animer les phases synchrones, assurer le suivi des élèves, faire des retours aux élèves sur les différentes réalisations, corriger les exercices et les évaluations.

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